Jour d’hiver en Beauce profonde

Le onze janvier 2018

Les routes de Beauce sont désertes sous des cieux chagrin où ça joue à pigeon-vole entre deux volées noirâtres de corbeaux.

Dans les villages aux pierres grises, quelques bonhommes de neige au regard désappointé, décoiffés et amaigris vivent leurs dernières heures dans des oripeaux détrempés.

Il n’est pas une âme qui vive ! Seules rencontres, un lièvre culotté, un chat kamikaze et deux canards perdus sur une mare glauque à l’étale sur des champs sans espoir de récoltes.

Je n’ai eu qu’une hâte, retrouver un foyer, des rires d’enfant, l’aboiement d’un chien.

La Beauce d’hiver est désenchantée. Elle attend ses couleurs dans un printemps qui chantera sous peu l’hymne bleu des champs de lin, le rose des pavots, la courbure des orges, et la promesse de ses blés.

Mais au loin Notre-Dame veille sur ses pèlerins en devenir. La lente procession des jours porte les échos de lendemains fervents, de chants d’espoir et gonfle les coeurs de tous ceux qui croient encore en l’Humanité.

Bonne soirée à tous

Annie K. Barbier

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